UNE ANNEE  SABBATIQUE, UN VOYAGE …. POURQUOI ?

Pour oser prendre le temps de penser et de vivre autrement.  Rompre avec le quotidien, s’éloigner des repères habituels, accueillir l’inconnu, l’imprévu, développer des capacités d’adaptation à de nouveaux environnements et à de nouvelles situations , apprendre à gérer la vie à deux dans un espace réduit, donner libre cours à la création artistique ( aquarelle, musique, écriture, photos…) , rencontrer, créer des liens, réfléchir,lire,se former, méditer, apprendre la ZEN attitude, marcher….

Nous avons la chance de pouvoir prendre ce temps et nous en avons bien conscience. Alors, pourquoi ne pas le faire maintenant ?

Ce voyage au long cours exige un peu de temps de préparation :

Organisation sur le plan professionnel;  devenir de la maison, de Lilas et Ysis; démarches administratives diverses;  maintien des liens avec nos enfants et petits enfants super important et vital sans oublier parents, frères et soeurs et amis; apprentissage de l’aquarelle, de l’anglais, de l’informatique…; prévention dans le domaine de la santé ( paludisme, fièvre jaune, dengue…) et de la sécurité ; moyens de transport …

Et parallèlement à cela la construction de notre voyage : choix des pays, fil conducteur, contacts…

nous reviendrons sur ce thème du voyage au fil du temps , de nos impressions et de nos réflexions. nous développerons quelques points quant à la préparation de ce voyage…….

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Plus tard…….

Nous avons écrit successivement , dans le temps , un ensemble de réflexions sur le voyage sur les sujets suivants:

        • réflexion préalable sur le voyage

        • le départ

        • voyage et moyens de transport

        • voyage dans le temps

        • 11 aout : journée ordinaire de voyage

        • les trésors de la vie nomade

vous trouverez ces rubriques à suivre, écrites au fur et à mesure du voyage. Parfois des points se recoupent, se précisent en fonction de ce que nous vivons ou avons vécu.

REFLEXION PREALABLE SUR LE VOYAGE

(ce texte a été écrit avant notre départ)

Quand on parle de voyage, on pense en général à déplacement, sans doute est il est beaucoup plus que cela.

Le voyage commence avant d’être décidé, quand, pour la première fois, on y pense. Dès ce moment, se met en route une succession de pensées et réflexions qui peuvent conduire au départ. Cette étape fait partie du voyage. Ce qui signifie, qu’il est beaucoup plus qu’un déplacement.

Plusieurs questions viennent à l’esprit :

1-pourquoi voyager ? Qu’est ce qui nous motive à voyager ?

2-Quelles peuvent être les conséquences d’un projet de voyage ?

Pour celui qui part.

Pour les autres.

1 – pourquoi voyager ?quelle motivation ?

Il n’est pas question ici du voyage que l’on projette pendant les vacances, mais d’une décision de consacrer un temps au voyage, temps qui aurait été consacré au travail.

Il s’agit d’une rupture dans le déroulement établi des choses. Pourquoi ? Pour une prise de recul qui donnera un autre regard ?

En effet, quand nous regardons une chose pour la première fois, nous avons un regard neuf, puis l’habitude rend le regard moins pertinent. Quelques années plus tard, nous faisons partie de l’environnement où nous nous trouvons, sans pouvoir l’évaluer.

L’idée d’une telle rupture ne vient pas au hasard. Elle fait suite à une évolution qui s’est fait en nous, jour après jour.

Nous ne voyons, ni ne ressentons pas les choses de la même façon à 20ans ou à 50ans.de nombreuses évènements se sont passés, le compteur de la vie à tourner, sans que nous nous en apercevions. il peut être utile de remettre en perspective les choix faits des années plus tôt, en fonction de nos nouvelles priorités par exemple.

Le voyage, par le recul qu’il offre, en nous faisant sortir d’un

quotidien bien connu, nous aide à préparer les ajustements

nécessaires de la vie.

La rupture, que constitue le voyage, nous fait sortir d’une ornière et nous contraint à rechercher du sens à ce que l’on fait. Il en ressort donc un enrichissement dans le choix des activités : soit un approfondissement, soit une inflexion vers des activités correspondant mieux à notre évolution.

- Le voyage, en nous apportant d’autres repères, nous permet d’évaluer différemment ce que l’on fait quotidiennement, en nous plaçant dans un environnement plus vaste, inhabituel, que l’on essaie de comprendre jour après jour.

- Le voyage crée un nouvel espace dans le temps. Souvent les obligations quotidiennes prennent beaucoup de place .le voyage peut permettre de les réduire au maximum, nous pouvons y mettre des activités décidées pour un temps : rencontre, lecture, réflexion, découverte, formation.

- Le voyage donne de la légèreté. Il nous aide à prendre les évènements de la vie avec recul et à les mettre à leur juste place. de plus , à moins d’avoir tout prévu d’avance,( auquel cas est ce un voyage ?) il laisse le maximum d’initiatives possible au fil du temps.

2- quelles peuvent être les conséquences d’un projet de voyage

  1. pour celui qui part :

la préparation : dès lors qu’il s’agit d’un voyage qui va durer, c’est un moment délicieux et d’une grande intensité. Il faut préparer ce que l’on va faire et se préparer à ne plus être là .

a- Préparer ce que l’on va faire : il s’agit de préparer un voyage qui a du sens pour soi

  1. où veut-on aller ? pourquoi à cet endroit ?

  2. comment se déplace-t-on ? comment va-t-on vivre le quotidien ?

  3. quel sera le rythme de déplacement ? veut-on participer à des activités ?

  4. que doit-on préparer ?

  5. que doit-on apprendre pour partir ?

  6. quel obstacle faut-il lever ?

b-se préparer à ne plus être là :

à la maison :

C’est un bain de jouvence à la maison. C’est l’occasion de ranger, de se délester de ce qui ne sert à rien. Tout mettre en état comme s’il n’y avait pas de retour- confier nos biens à des personnes de confiance.

C’est un allégement et une bouffée d’énergie considérable. une nouvelle vie commence, il faut être prêt, surtout dans la tête.

Au travail

C’est une autre grande aventure. Il s’agit de fermer tous les dossiers ouverts, les transmettre. Pour cela dans beaucoup de cas il y a beaucoup de choses à approfondir.

En effet, tant que nous sommes présents, tout n’est pas formalisé, « procéduré ». ce n’est pas nécessaire puisque en cas de besoin, nous intervenons.

Nous devons mettre en place de vraies délégations structurées.

Cette étape est une préparation de l’avenir, elle redonne un grand plaisir au quotidien.

Pour les autres : certains peuvent penser que c’est un abandon.

C’est sans doute le contraire, c’est l’occasion d’approfondir les relations avec ceux qui comptent pour nous. En effet, c’est l’occasion d’échange avec les uns et les autres. La période de préparation, de ce point de vue, est très particulière. C’est un moment où se disent des choses d’une grande intensité, qu’on entend rarement, et qui nous font comprendre la profondeur de nos relations.

C’est une preuve de grande confiance dans ceux à qui l’on confie les responsabilités que nous assurons habituellement.

C’est l’occasion de constater que nous sommes remplaçables

Le départ

Nous sommes le 1er juillet 2009 , nous avons décidé de partir le 17. Nous pensons à cet ultime instant où nous tournerons la clé dans la serrure avant de partir. Nous ressentons déjà l’excitation du départ. C’est un mélange de joie et d’inquiétude, de plaisir de partir et d’appréhension de la séparation, de certitude et de doute. Autant de sentiments assumés après une longue préparation.

C’est parti

Nous sommes le 17 07 2009, Il est 17H30. Nous fermons la porte à double tour après un dernier regard dans la maison. Nous immortalisons l’instant. C’est parti, nous repasserons ici dans 6 ou 7 mois ……

voyage et moyens de transport

Au cours de notre voyage, nous utilisons bien sûr les transports locaux comme le bus, le tram, le métro, le ferry… nos vélos sur les nombreuses pistes cyclables et nous marchons aussi beaucoup…

Mais notre moyen de transport privilégié sur les longues distances est notre « roulotte » tirée par 7 chevaux qui sont tous des tâcherons très sollicités mais très motivés (comme nous…c’est contagieux).  En effet, ils doivent supporter la charge maximum de 3,300 tonnes environ et avancer en moyenne à 90 km/h .  Ils consomment du gazole.  Ils ont avalé en moyenne 8,6 l / 100kms au cours des 8OOO premiers kilomètres. Le volume de leur nourriture reste raisonnable et pourtant ils ne broutent pas sur les routes…

Vous l’avez compris, nous avons choisi une roulotte motorisée ; un Boxer (ne vous méprenez pas sur la race du phénomène ! n’est-ce pas chères collègues ?) de marque Peugeôt, d’une longueur de 6 m et d’une largeur de 1,99 m pour une hauteur de 2,60 m compte-tenu de l’installation d’un panneau solaire sur le toit.

Notre roulotte, de couleur gris métallisé, fonctionne avec 3 batteries rechargées par le moteur en roulant et le panneau solaire. Celles-ci servent à produire de l’eau chaude, de l’électricité (12 volts) et du froid pour le réfrigérateur. Le système de chauffage est alimenté par le gasoil et les 2 feux par une petite bouteille de gaz.

Les réserves liquides nous assurent une autonomie de 3 jours : eau propre 2OO l ; eaux usées 80 l ; WC 20 l.

Quelques mots sur l’aménagement intérieur :

Le séjour (4 m2) avec les 2 sièges avant mobiles (pratiques et confortables) et une petite banquette.

L’espace cuisine (1 m2) avec 1 évier, 2 feux gaz et 1 réfrigérateur. (espace pour 1 seul cuisinier).

La salle de bain (0,60 X 0,50) avec 1mini lavabo, 1 douchette, 1 WC ; la seule pièce fermée où on peut s’isoler quelque temps à condition de ne pas être claustrophobe.  Mais tout va bien.

La chambre (1,90 X 1,40) avec 1 lit surélevé à 1 m du sol, accessible avec une marche (concentration nécessaire pour la descente).

La cave offre 1 m3 de rangement. Avec le savoir-faire de Daniel, nous avons pu y mettre le nécessaire pour 3 saisons.

Nous sommes très satisfaits de l’agenceur de notre roulotte : JCG de Cholet.

Voilà, vous savez tout ou presque de notre roulotte. Nous l’avons adoptée assez rapidement et en retour,elle nous procure beaucoup de satisfaction. Nous prenons soin de nos chevaux qui ne rechignent pas à la tâche pour l’instant. Nous nous y sentons bien même si parfois l’étroitesse de la voie de circulation centrale (1,80 X 0,50) engendre quelques cris … La porte latérale (1,30 m de large) nous apporte une grande aération et une vue panoramique sympa à l’arrêt.

J’ai oublié un élément important dans notre environnement quotidien, il s’agit de notre FICUS  qui voyage avec nous. Il se porte bien, fait de jeunes pousses et a peu d’exigences. Il purifie l’air en absorbant les émanations des matériaux utilisés pour l’aménagement de la roulotte : formaldéhyde et autres « saloperies » que nous trouvons encore beaucoup trop , un peu partout dans le mobilier, les véhicules et partout ailleurs…

Pourquoi « ROULOTTE » ?

A l’origine, notre projet était de partir avec une vraie roulotte et un vrai cheval…..idée que nous avons remise à plus tard… Un tout autre voyage mais qui n’est peut-être pas très différent …

Pourquoi ce choix d’une roulotte motorisée pour notre voyage ?

Tout d’abord, ce véhicule est adapté pour les 25 000 km environ que nous avons prévus sur 7 mois.

D’autre part, ce moyen de transport favorise un équilibre entre nomadisme, autonomie et rencontres. Il répond tout à fait à notre souhait de visites, de contacts et nous assure des espaces de solitude pour des temps de lecture, d’échanges, de réflexion…

Il est pour nous adapté aux différents climats rencontrés ; il nous incite à la vie au grand air tout en nous protégeant des intempéries et du froid.

Sa taille nous permet un accès aux centres villes facilement.

C’est par ailleurs un espace propice au développement d’une bonne complicité mais avec  un apprentissage de quelques jours. (« Tronche » tolérée d’une heure maxi….).

Nous relevons quand même quelques inconvénients : risque de vol de notre véhicule et (ou) de notre matériel ; pluie durable ; insécurité dans certains endroits qui engendre du stress.

Mais le choix nous satisfait

voyage dans le temps

PHOTO DU 25 08 2009 à 7H du matin .Nous y voyons ARNE et JAREK à la pèche prés de la rivière PARNU au sud de l’ESTONIE ;

ça aurait pu être Jean Claude , mon cousin, et moi-même le 25 08 1961 .Quand nous avions respectivement 10ans et 8ans.

La photo me rappelle ces souvenirs d’enfance où tôt le matin (parfois 5H) nous partions à la pèche. Le sublime avait lieu quand c’était un jour de pluie. Avec un imperméable étanche nous nous asseyions pendant des heures au bord de l’eau à regarder les bulles provoquées par la pluie autour de notre bouchon de canne à pèche. Le temps s’arrêtait.

A 8H nous sortions le casse croute de rillettes. Et si par bonheur, après la pluie le soleil arrivait vers 11H , il n’était pas rare que nous allions rejoindre les poissons, car nous trouvions qu’ils avaient tout de même de la chance dans l’eau.

J’ai revu jean -claude, que je n’avais pas vu depuis longtemps, lors d’une réunion de famille. Il vient de prendre sa retraite. Me regardant avec un sourire malicieux, il me dit : » quand est ce que tu viens à la pèche ? » Je m’en réjouis déjà !!!

Quand ce genre de souvenir vous accompagne toute la vie, ça aide. C’est du carburant.

Il existe ainsi un certain nombre d’éléments que la vie nous offre, nous permet, et qui sont de véritables contributions au bonheur.

Or , nous n’avons pas d’instruments de mesure pour évaluer les progrès de notre société à propos des éléments positifs qui contribuent au bonheur. J’emploie ce terme de bonheur volontairement , parce qu’au fond c’est la finalité, c’est la chose que tout le monde recherche. Je n’oublie pas non plus que la société a sa part de responsabilité mais nous avons individuellement la nôtre.

Un indice(ou un indicateur) est une information régulière, selon des critères, pour constater comment vont les choses, dans un domaine donné.

Ainsi, vous connaissez le P I B (produit intérieur brut), c’est un indice économique ; en gros c’est la somme des activités produites par toutes les entreprises de France chaque année. Il nous donne une information sur la richesse créée dans le pays .Cette information est importante pour tout le monde. En effet, cette richesse est ensuite répartie entre les gens qui travaillent (salaires,etc…),les investisseurs qui risquent leur capital (dividendes),l’état par les impôts qui serviront à toutes les dépenses publics pour le bien commun, et les entreprises pour préparer les richesses de demain.

Mais cet indice mériterait d’être complété. En effet, si une entreprise pollue en réalisant ses produits, et qu’une autre produit de la dépollution (entreprise de traitement de déchets), l’indice économique donne de la richesse créée par les deux entreprises, mais concrètement pour le bien commun, pour la contribution au bonheur, le résultat est nul.

Il en est d’ailleurs de même dans les entreprises. Le seul élément d’appréciation pour vérifier la pérennité, c’est le bilan financier. C’est très insuffisant. Il devrait y avoir un bilan humain pour mesurer la contribution de l’entreprise au développement de ses collaborateurs et un bilan environnemental pour mesurer son impact sur l’environnement.

Je propose donc de créer, un nouvel indice, en complément. Il pourrait s’agir du B I B (base indispensable au bonheur).le bonheur auquel on aspire.

Cet indice serait réalisé à partir d’un échantillon représentatif de X personnes, interrogées une fois par an. Il pourrait être réalisé au niveau de la commune, de l’entreprise, du département, du pays, de l’Europe, du monde. Et si on le veut à titre individuel parce qu’il y a des questions dont la réponse nous appartient. Dans cet indice il y aurait des questions dont la réponse dépend surtout de la collectivité et d’autres dont elle dépend surtout de nous .On verrait ainsi les progrès ou les régressions se réaliser chaque année, dans les éléments constitutifs du bonheur pour nous et pour les générations futures..

Les questions pourraient être les suivantes :

1- pouvez-vous vous baigner dans une rivière, près de chez vous, non polluée ?

2- pouvez vous manger un fruit frais, cueilli depuis moins d’une journée, près de chez vous, et qui vous donne des frissons dans la mâchoire quand vous le croquez ?

3- pouvez-vous vous rendre au travail à vélo par une piste cyclable ?

4- pouvez-vous dormir dans un endroit calme et silencieux ?

5- pouvez-vous croiser 10 personnes sans que l’une d’elles ne se plaigne de quelque chose, et reste inactive ?

6- Pouvez-vous marcher dans le quartier d’immeubles le plus proche, sans voir de dégradations, de jeunes désœuvrés ?

7-avez-vous 20km de sentiers de randonnées à moins de 5KM ?

8-avez-vous un travail qui vous permet d’exprimer tous vos talents et dans lequel vous vous épanouissez ?

9 pratiquez-vous une activité culturelle, créative…… ?

10-quel est mon impact sur l’environnement (positif et négatif) ?

……..

……..

Il pourrait y avoir une cinquantaine de questions, pertinentes, pour mesurer des éléments qualitatifs de contribution au bien être et bien vivre, pour nous et pour les générations futures. L’indice de Neuville sur Sarthe serait par exemple de 30 /50 (je ne l’ai pas calculé Mme Quantin , car toutes les questions ne sont pas posées… , c’est un exemple).

À compléter par les lecteurs inspirés qui n’hésiteront pas à donner leur avis ( les lect-acteurs )sur le principe, et sur le contenu, dans la rubrique « commentaires » .

Si l’idée vous intéresse et que l’on prépare un bon travail, je m’engage à remettre le résultat au député le plus proche de mon domicile et au préfet, pour enrichir la grande base d’idées porteuses d’avenir, qui peuvent un jour faire avancer le schmilblick. Vous me direz peut être : c’est une goutte d’eau ; oui, bien sur, mais ce sont les gouttes d’eau qui font les rivières, les océans….. Et donc sans elles, pas d’océan !!!

Excusez moi, je m’absente, je pars à la pêche, jean Claude m’attends, il m’a dit que le soleil viendrait à 11H.

à plus tard…

11 aout : journée ordinaire de voyage

( texte écrit le 15 08 2009 )

A quoi ressemble une journée d’un voyage auquel nous avons donné le thème général : »voyage et réflexion »

. Très simplement, nous avons décrit une journée de ce voyage. Évidemment ça changera suivant les endroits où l’on se trouve. Nous avons également fait une news sur notre roulotte.

Nous avons dormi dans notre roulotte, sur un terrain aménagé, au bord d’une petite plage, dans les fjords entre Tromso et Alta à 400km de Nordkapp (cap nord) , tout à fait au nord de la Norvège et donc de l’Europe bien au-delà du cercle polaire  .

C’est un matin tranquille en ce lieu, le jour nous réveille, il n’y a pratiquement pas de nuit dans cette région à cette période de l’année. Le temps est calme, dou, il fait environ 18°c, le soleil se lève.

Après nos convenances personnelles, petite séance de tai chi ou de qi gong , l’endroit s’y prête, il n’est pas difficile de ne rien avoir dans la tête à cet endroit.

Puis petit déjeuner de 30 mn .il est alors 10H

Ce matin, geneviève est inspirée par un sauna, juste auprès de nous (voir photo), c’est très répandu ici. Elle se met à en faire le croquis.

Pendant ce temps j’ai un problème d’intendance à régler avec mon ordinateur qui s’est planté hier soir. Je téléphone depuis mon portable à la société Conty, mon prestataire (merci Yves) .le technicien prend la main à distance sur mon ordinateur (télémaintenance), je suis pour cela connecté sur internet avec une clé wifi, étant au bord de l’eau à 4000KM de mon interlocuteur. Ça dure une heure pour tout remettre d’aplomb.

Cette opération exceptionnelle étant terminée, je mets la page de notre blog à jour, il s’agit de Stockholm. L’opération consiste à mettre sur le site ce que vous trouvez dans les news et le pays (texte et photos). Tout cela nous l’avons préparé au fur et à mesure des jours sur un dossier informatique appelé » préparation au blog » classé » par rubrique .il n’y a plus qu’à faire le transfert.

Ces diverses occupations nous amènent à midi et demi environ. Nous décidons alors de prendre la route pour le voyage de 158km entre Storslett et Alta, que nous venons de décider pour aujourd’hui. Ce sera l’ultime arrêt avant nordkapp. Nous aurons environ 3heures de route.

C’est parti. L’itinéraire est magique. Nous découvrons les plus belles choses que nous ayons vues dans notre vie. Parfois nous nous arrêtons au sommet d’un col, juste pour contempler le spectacle grandiose sous nos yeux : au fond le glacier, montagne qui plonge dans la mer, eau turquoise, silence total. Il n’y a rien à dire, juste s’asseoir, regarder et être présent. , totalement, une méditation accompagnée par la beauté.

Au cours de la route, nous croisons aussi des élans, ils sont chez eux sur la route.

Pendant le voyage, entre deux photos, prises de notre roulotte, nous échangeons avec geneviève sur nos lectures respectives en cours ; pour elle c’est actuellement «  l’éveil des sens «  vivre l’instant présent grâce à la pleine conscience de pr Jon Kabat-Zinn et le testament français de andréi Makine, auteur russe .

Personnellement, j’en ai plusieurs en cours à savoir : les pensées de marc aurèle (empereur romain), réflexion sur sa vie, toujours d’actualité en 2009 ; le journal de voyage de Montaigne,très riche en renseignements sur les régions parcourues, mais j’ai plus de mal à m’y plonger ;journal d’Etty Hillesum, jeune étudiante, juive hollandaise , morte en camp à 29ans pendant la guerre 39- 45. Au cours des 3années qui ont précédées sa mort elle a fait un cheminement extraordinaire de sagesse, qui nous éclaire sur la beauté de la vie, quoiqu’il en soit.

Vous remarquerez que nous n’avons pas déjeuné, juste un en-cas, comme les autochtones. En effet, comme ils prennent le repas du soir entre 16 et 18H ils déjeunent très peu.

Arrivant à notre nouveau camp, à 4km de Alta, près d’un torrent, nous croisons une française, ce qui ne nous est pas arrivée depuis plusieurs jours. Solange est une femme de st lo, de 62 ans, veuve. Elle voyage seule, prend des locations là où elle se trouve (ça se fait bien dans la région, il y a beaucoup de possibilités, sans réservation). Elle entre très facilement en relation avec les autres. Elle nous donne quelques renseignements utiles, revenant elle même du cap nord.

Nous faisons une rapide visite d’un camp de Sami, installé tout près sous des tipis ; nous y trouvons à vendre des vêtements et objets spécifiques ainsi qu’un bar où sont proposées les spécialités. C’est une population habitant cette région depuis plus de 10 000ans.Les Samis sont entre 50et 100 000personnes, dans plusieurs pays de l’extrème nord de l’Europe. Ils ont leur propre parlement élu pour faire valoir leurs droits et intérêts.

Il est déjà 18h , nous décidons de sortir, d’aller diner à Alta .Restaurant typique, plats et desserts faits maison , particularités locales, une version du menu écrite en français , ce qui est rare dans le coin. Je peux boire un verre de vin (je n’en ai pas trouvé dans les deux derniers magasins d’alimentation. Ici on boit surtout de la bière. A titre d’exemple, notre dessert : sorbet aux myrtilles et airelles, accompagné d’une crème pour geneviéve ; et pour moi, gâteau d’Alta aux épices à la carotte et à l’orange.

Retour au camp, il est 20H. Nous partons faire une heure de randonnée le long du torrent. Nouvelles découvertes locales. Le long du fleuve, nous voyons des pécheurs à la mouche, au milieu du cours d’eau (si vous connaissez le film « et au milieu court une rivière », nous sommes témoin d’un épisode). De plus le long de la berge, sont installées les caravanes avec les familles autour d’un feu de camp. N’oubliez pas que le jour va s’éterniser. Nous échangeons quelques mots avec l’un d’eux, qui nous demande de l’aide pour sortir sa voiture enlisée dans le sable. On croit rêver en voyant ce spectacle insolite.

Nous comprenons que les gens d’ici, vivent actuellement leur belle saison. En effet pendant deux mois d’hiver, le jour ne se lèvera pas. Alors, faut-il les envier ? En fait ils sont adaptés à l’endroit.

Retour à notre roulotte à 21H30 . Ce sera lecture et mise à jour des photos. Il s’agit de mettre sur l’ordinateur par catégorie, les 300photos des 2 ou3 derniers jours, et vider l’appareil.

Puis lecture et …..

22H45, c’est l’heure où nous nous couchons, dans notre chambre de 2,66m2( 1,90Mx1,40M)et qui contient les 50 Livres environ qui nous accompagnent dans ce voyage, rangées sur l’étagère intégrée.

Bonne nuit en paix, au-delà du cercle polaire. .

Les trésors de la vie nomade

( texte écrit à la fin du voyage en Europe )

Au terme de ce voyage, nous avons échangé sur la vie de voyageur que nous avons adoptée depuis 7mois. Nous avons voulu en laisser une trace , pour se rappeler. Nous avons décidé de vous faire part de cette réflexion qui n’a d’autre but que de vous relater cette expérience au cas ou cela aurait un sens pour vous.

1-Le nouveau prend la part essentielle

-le jour où nous sommes allés de Inari à Rovaniemi  , nous ne connaissions pas la route. Nous avons découvert qu’elle était entourée de forêts et de lacs. En Finlande la route ne traverse jamais les villages, elle est peu fréquentée, en bonne état….. En arrivant à Rovaniemi, nous apercevons au-dessus des arbres une construction élevée, il s’agit de la piste de saut à ski. Entrés dans la ville nous voyons qu’il y a beaucoup d’eau ; on ne sait pas dire si c’est un lac ou un cours d’eau, parce qu’il y a en a partout. En fait plusieurs cours d’eau se rejoignent. Il est 17H .nous n’avons aucune idée de l’endroit où nous nous installerons. Sera t’il calme, agréable ….puis nous sommes accueillis par une jolie finlandaise blonde ; puis ; puis …..C’est ainsi toute la journée de découverte en découverte ,et ainsi jour après jour. De ce fait le voyage développe notre capacité d’adaptation à des lieux et à des situations inconnues, imprévues.

2-La notion du temps change

Dans le voyage, le temps n’est plus source de stress puisque nous n’avons plus d’obligations hormis celles que nous nous choisissons. Nous remplissons nos journées de ce dont nous avons envie, d’activités plaisantes sans nous sentir coupables de quoi que ce soit. Nous sommes maîtres de notre temps. Nous sommes un peu comme des enfants. Nous vivons au jour le jour, l’instant présent. Au terme d’une activité, d’une visite, d’une rencontre, nous ne sommes pas pressés par le temps car rien n’est imposé…Nous avons toujours le temps !

3-Le détachement rend l’instant plus complet.

-tout ce que nous voyons, nous le quitterons dans les instants suivants. Aucune place pour le projet. Nous n’avons qu’une chose à faire : apprécier. Il n’y a pas de place à l’élucubration. Évidemment, nous ne nous posons pas la question, c’est ainsi. La situation l’impose et nous en profitons. Nulle possibilité de nous dire : je vais l’acheter et en faire ceci ou cela. C’est un peu comme si nous perdions un sens (comme la vue ou le toucher) et que cette absence permettait de développer les autres.

4-Le contact avec l’environnement est bénéfique.

-Nous sommes, au cours du voyage, beaucoup plus à l’extérieur et même quand nous sommes dans la roulotte, nous sentons beaucoup plus l’extérieur : chaud, froid, vent, soleil, pluie, calme, chant des oiseaux,jour, nuit. Cette proximité nous permet de mieux sentir notre appartenance à l’univers,et donc nous incite au respect. Cela nous donne un sentiment de détente, d’apaisement et de sérénité. La maison nous met dans une boite de coton qui sert d’amortisseur permanent. Ça présente des avantages comme la tranquillité, mais ça coupe les sens de la vie (l’essence de la vie). Cela nous donne beaucoup d’énergie, nous avons l’impression de respirer dans le rythme de la nature.

-La vie nomade favorise la santé .Nous remarquons que nous n’avons pas eu un seul rhume en 7 mois de voyage et pourtant le climat humide et(ou) froid était souvent présent. Nous pensons que le fait de se sentir beaucoup moins stressés, d’être en phase avec nous-mêmes, de retrouver le rythme de la nature et de s’en rapprocher en étant beaucoup plus à l’extérieur, de se sentir bien dans notre environnement, de faire partie de l’univers renforcent probablement notre système immunitaire.

5-Les opportunités sont une nécessité.

- un jour, il faut faire le ménage dans la roulotte. Quel jour allons-nous choisir ? En fait il n’y a pas le choix. Un jour, c’est le moment : il fait beau, l’équipement est à disposition, le sac de linge sale est plein. Allons y, c’est jour de fête : le grand ménage. Tout dans la machine à laver, puis dehors au soleil. Nous en profitons pour améliorer l’organisation de l ‘espace, régler quelques questions techniques. Curieusement, comme ces questions d’intendance nous ont laissés en paix le reste du temps, c’est un vrai plaisir de s’en occuper….. et puis tout retrouve sa place, accompagnée d’une odeur de lessive et de propre ; un morceau de paradis.

6-Ne pas être dans son environnement habituel libère.

Dans la roulotte, nous avons le nécessaire vital : des vêtements, quelques ustensiles de cuisine, une pharmacie, des livres, des CD, des DVD, un ordinateur et de quoi écrire…

Nous avons un sentiment de légèreté, d’insouciance…On laisse derrière soi la maison et l’intendance, les obligations réelles et celles qu’on se donne et tout ce qui fait notre quotidien ,rythmé par l’activité professionnelle, les relations sociales…d’ailleurs à ce propos, parfois,à la maison, nous avons l’idée de faire quelque chose de nouveau, mais, la question écrasante, vraiment écrasante se pose : « que vont-ils en penser ? » Vous savez bien, tout ceux qui veulent penser pour nous ; ceux qui nous aiment non pas pour ce que nous sommes mais pour ce que nous faisons, ceux qui ne pourraient pas imaginer que nous puissions faire cela, ceux qui diront à nos voisins : «  ils ne l’ont tout de même pas fait, ils ont fait un blog de voyage, ce n’est pas possible, pas eux !!!La vie nomade éloigne de tout cela et permet au rêve de s’exprimer.

Comme c’est bon !

7-Ne rien avoir sous la main favorise la création.

-Même au travail on peut ne rien faire et avoir une journée bien remplie. Mais en voyage il n’y a rien à faire. Il n’y a personne pour nous déranger. Quand ce n’est pas le jour (voir paragraphe précédent) il n’y a rien à ranger ; on peut balayer le matin, le midi et le soir, mais à chaque fois, c’est un mètre carré. Il faut maximum une minute ou une minute trente. Mais après …… au début, il faut se roder, mais ca vient, après on va écrire, on va photographier, on va dessiner, on va s’assoir et écouter, on va échanger (pas dire du mal des voisins, ils ne sont pas là, on ne sait même pas ce qu’ils sont en train de faire)…….finalement s’ouvre un tas de possibilités laissées en jachère jusque là et qui ne demandent qu’à se déployer.

8-nous retrouvons une place pour l’émerveillement

Il s’agit de l’émotion créée par ce que l’on voit, ce que l’on sent, ce que l’on entend, ce que l’on fait. Tout peut être source d’émerveillement, à condition que le robinet de l’émerveillement soit ouvert. Il y a des traités sur le sujet.

L’enfant s’émerveille. il suffit de le regarder avec son chat, en train de dessiner. Et puis la vie lui apprend ce qu’il faut dire, faire, voir, penser même. Il ne s’émerveille plus, il est éduqué.

Là encore par l’espace qu’il nous donne, le voyage, peut contribuer à faire renaitre l’émerveillement. Comme il nous éloigne des contraintes de la vie quotidienne, il donne de la place pour oser cette sensation qu’est l’émerveillement. N’est ce pas finalement le plus important?

9-Vivre la vie comme on la ressent

-Dans la vie quotidienne, il y a place pour chaque chose :les repas, le travail, les rendez vous, l’intendance, etc c’est sans doute bien, ainsi. La vie s’organise parce que nous sommes dans une société et qu’en permanence nous tenons compte des autres. En voyage, nous pouvons réduire ces contraintes à leur plus simple expression. « nous pouvons » ce n’est évidemment pas une obligation, car nous pouvons aussi continuer de nous organiser au cordeau, pour tirer le meilleur du temps qui nous est donné. Mais nous pouvons écouter nos aspirations spontanées, leur donner de l’espace. L’intérêt de faire ainsi, c’est la grandeur du plaisir qui en découle, le sentiment de satisfaction de l’instant cueilli, la qualité et l’intensité de ce que l’on fait, voir le développement de notre capacité de compréhension liée à notre disponibilité.

- autre aspect à cette question: illustrons. Un jour nous arrivons en Bulgarie dans un site. Nous avions perdu le plaisir de voyager. Un moment de doute nous a envahi . Nous essayons de ressentir, mais pas de plaisir , pas d’aspirations . Nous sommes restés sur place durant 3 jours. Nous nous sommes reposés, avons marché et profité du soleil. Et tout naturellement nos sensations ,notre plaisir est revenu, intact. Ça ne se décrète pas . Nous étions fatigués , il fallait se reposer. il fallait seulement créer les conditions favorables pour que l’on ressente bien les choses. Ça fait partie de l’hygiène de la vie comme le sport, l’alimentation, les échanges, etc…

10-A la rencontre des autres

-Sous un certain rapport, le voyage complique l’échange avec les autres étant donné que nous ne connaissons personne . De plus, la langue constitue une barrière, parfois difficile à franchir, dès que l’on veut véritablement échanger des opinions, exprimer des nuances, nous voyons rapidement les obstacles devant nous.

Mais, d’un autre coté, le fait d’aller dans des endroits inconnus, nous oblige à nous documenter pour mieux comprendre les particularités des sociétés que nous rencontrons. Et donc, même si ça pourrait être beaucoup mieux si nous avions tous la même langue, nous apprenons considérablement des autres ( je ne parle pas évidemment de la semaine de vacances que nous allons passer dans un milieu aseptisé, identique dans tous les coins du monde ;dans ce cas on peut même éviter le déplacement, et le faire dans un bon hôtel de luxe auprès de chez nous.)

Il y a un autre aspect passionnant au vrai départ en voyage, c’est la séparation. Avant le départ, nous rencontrons nos familles, nos amis,nos relations, et nous nous disons des choses essentielles que nous ne nous disons que rarement ou jamais, un peu comme si c’était le départ définitif. Cet acte fait grandir la relation.

Enfin ,aujourd’hui, nous pouvons garder des contacts par internet ou autre. Mais l’éloignement physique n’est pas un éloignement du cœur . Nous avons du temps pour penser à chacun , comprendre ce qui nous lie.

11- que deviennent les relations avec notre compagnon de voyage

Pour ce qui nous concerne, nous sommes partis avec notre conjoint. Comme vous le savez , le conjoint a différentes fonctions dans le théâtre de la vie. Il est parfois mari ou femme, le parent de nos enfants, l’amant ou la maitresse,le protecteur…..

Sans doute en conséquence du réel plaisir pris dans ce voyage , nous avons pris conscience que nous étions devenus de grands amis. Comment est ce que ça se manifeste?

        • De différentes façons: nous passons des heures à échanger des opinions sur des sujets très divers( ressenti, lecture,réflexion,rêve et aspiration,désir ….). Cela nous fait développer le respect de l’avis ( et de la vie) de l’autre ,en essayant de comprendre dans le détail ce que l’autre pense,sans la moindre envie de le faire changer, avec la seule volonté d’approfondir notre propre opinion. Comme nous sommes sans pression par le temps ou autre chose, la considération de l’autre progresse considérablement. Il faut tout de même une volonté commune de le faire.

        • Nous avons régulièrement des fous rire, à en perdre la raison.

        • Nous portons sur l’autre un regard admiratif, qui nous fait nous réjouir d’être avec lui.

        • Nous nous exprimons sans retenue,avec précision, quand nous ne sommes pas d’accord sur une question qui nous concerne tous les deux .

        • Parfois s ‘exprime une tension entre nous. Elle peut avoir différentes origines. En général,cela vient de l’un ou l’autre, qui au fond peut ne pas être en super forme. Nous savons le déceler,en parler, en tenir compte et laisser les choses se passer tranquillement. Puis ça repart sans laisser de traces.

        • L’autre est un complice .A titre d’exemple, nous avons fait un exercice très intéressant mais que l’on n’ose pas faire tous les jours. Chacun a préparé une satire de l’autre avec un texte adapté. Ce que chacun a vu était plus clair que dans le miroir. Cela nous a fait comprendre la stupidité de choses que l’on peut dire ou faire dans des circonstances inadaptées. Il a tout de même fallu une bonne dose d’huile pour la digestion.

        • Dans de telles conditions de voyage, le compromis devient un art . Nous devons trouver les solutions consensuelles.

Évidemment, nous sommes dans les conditions du voyage et ne savons pas pour l’instant de quelle façon, le quotidien nous rattrapera. Il est vrai que nous ne connaissons pas la routine depuis le départ. Aujourd’hui, l’on se dit que si on retombe dans le train train, alors on repartira en voyage. A moins que l’on ait mémorisé quelques enseignements sur un art de vivre.

12- le voyage ouvre la vue

    • voyager jour après jour pendant une longue période nous fait découvrir une multitude d’espaces, de femmes et d’hommes,de climats,etc. Cela donne plus d’ouverture d’esprit vers des possibles auxquels nous n’avions pas pensés.

    • Chaque espace étant nouveau, nous avons une première impression à chaque fois, puis nous nous habituons . Ces premiers regards sont intéressants car ils n’ont pas d’histoire, ils sont spontanés. Le fait d’être parti nous fait sortir de notre environnement habituel et nous permet d’être plus critique sur notre quotidien, d’y apporter des ajustements. En fait au retour nous voyons mieux la couleur de l’eau du bocal dans lequel nous vivons.

    • La vie quotidienne est faite de nombreuses petites habitudes : petits déjeuners, déplacement au travail,lecture de l’information etc….Ces habitudes simplifient la vie, car elles évitent de se poser des questions qui prennent du temps,les gestes deviennent presque automatiques. Avec le temps ,ces habitudes deviennent des ornières dont il est difficile de sortir, que ces habitudes soient bonnes ou néfastes. Comme le voyage rompt beaucoup de ces habitudes, nous pouvons nous interroger sur la possibilité d’en changer quelques unes, et de refaire une autre ornière plus intéressante.

13-Le voyage comme une formation à la vie

- Ainsi le voyage est d’une grande aide à la réflexion , sur soi , sur la vie, la société, les activités professionnelles . Il nous amène à nous poser la question du sens , de la vie, de notre vie, de comment nous la remplissons. Nous mesurons à quel point le voyage peut être une des grandes formations à la vie. Quel progrès considérable pour nous tous, dans le bonheur au travers de nos échanges, dans l’envie de créer (je ne parle pas de devenir un artiste , peu importe), d’être quelqu’un qui fait chaque chose de sa vie comme une œuvre, c’est-à-dire avec sa passion, ses capacités, son plaisir, et en retire un vrai épanouissement. Et finalement, comme dit le sage, ne pas faire les choses par ambition mais parce qu’elles s’imposent à nous. ….. citons pour conclure Marcel Proust, pour qui : » le seul, le vrai, l’unique voyage c’est de changer de regard » Tout un programme !!

merci la vie, merci le voyage……