la Grece en novembre

Nous passons la frontière vers la Grèce , et nous avons l’impression d’entrer dans la maison Europe. C’est l’autoroute qui nous donne cette impression . Sans doute l’Europe a t-elle des normes concernant les infrastructures pour lesquelles elle participe au financement.

Arriver en Grèce fin novembre, nous donne l’impression d’être en retard au spectacle: le décors est encore là, mais les spectateurs sont partis de ce pays à touristes d’été. Très étonnant d’ailleurs, il faudra leur dire que le temps y est très agréable en cette fin d’année. On peut se baigner par des températures de 20 à 25°C avec un soleil qui ne faiblit pas. Mais ce n’est pas la date des vacances!!!!

C’est l’occasion,pour nous, de voir l’envers du décors .Les plages de sable fin ont souvent un autre visage. Les détritus en tout genre ne sont pas retirés régulièrement comme pendant la période estivale. De plus,nous découvrons dans les petits villages , une population de gens modestes, quelques uns semblent ne pas travailler;certains sont sans doute saisonniers. D’ailleurs, nous voyons commencer la cueillette des oranges. Le matin des personnes se regroupent et partent en camionnettes dans les champs .Le soir,ce sont les poids-lourds qui font le plein de cagots bondés de fruits gorgés de jus et de soleil.

Coté «  spectacle », nous ne sommes pas déçus . C’est un magnifique pays. C’ est un peu comme en France , il y a tout dans ce pays: des plaines , des montagnes, la mer , un climat propice( sans doute un peu chaud l’été), des sites archéologiques partout. La Grèce a un passé hors du commun. Il faut dire qu’il fait bon s ‘y établir depuis l’antiquité. Les traces laissées nous montrent que dans un certain nombre de domaines, dans les périodes très éloignées ,les Grecs étaient des as de la construction,on pourrait même dire de la construction durable .C’étaient de grands tailleurs de pierres.

En partant de Thessalonique, nous longeons un temps la côte ,direction sud, et passons dans de superbes sites montagneux qui surplombent la mer. L’accès y est difficile,ces endroits restent donc épargnés par des développements intempestifs: endroits privilégiés pour retrouver la sérénité après des trop plein de société agitée,ils nous rappellent le nord de l’Europe.

Nous nous dirigeons vers Patra longeant la côte nord du golfe de Corinthe. Là encore bien souvent , la montagne plonge dans les eaux turquoises de la mer. Au détour d’une colline, nous entrons directement sur une carte postale. Nous sommes dans le village de Galaxidi: la Grèce (graisse!!) des agences de voyage. Le long de la baie où s’est installée cette petite ville, nous trouvons un endroit privilégié pour garer les chevaux et la roulotte pour la nuit: sous nos yeux:eau bleue paisible, petites barques de pêcheurs, maisons blanches au toit rouge, restaurants et cafés au premier plan avec stores pour se protéger du soleil. Nous remarquons que la plupart des résidents permanents sont des personnes à la retraite. Nuit tranquille en perspective……

Puis nous entrons dans le Péloponnèse par le pont près de Patra, pour rejoindre Nafplio. Nous restons environ 2 semaines près de Nafplio ( «  triton II «  à Drepano) sur un des rares sites ouverts à cette saison de l’année .Des guides nous indiquent que Nafplio est une des plus belles villes de Grèce,ils n’ont pas tort .c’est une belle ville .Elle possède sa citadelle culminant à 216M, avec au pied , son port et sa ville ancienne , aux petites rues avec dallages remarquables, des constructions aux façades colorées, des fleurs et plantes grimpantes qui viennent donner vie à ce lieu. La ville et ses commerces sont animés même en cette période de l’année.

Cette région du Péloponnèse est très agréable à cette saison .Les vallées, séparées de collines, sont remplies de champs d’oliviers et d’orangers. Bien que les jours soient courts,le soleil ne manque pas.

Revenant de Turquie,encore marqués par la convivialité, nous avons rencontré quelques touristes qui nous ont fait revenir sur terre, imposant des relations distantes, selon les conventions implicites d’une société qui marque le statut, oubliant toute spontanéité . Ça a provoqué de l’ amertume au fond de nous.

Fort heureusement des témoins sont là pour nous rappeler qu’il peut encore en être autrement. En effet, sous un soleil d’été, nous partons à bicyclette longer le bord de mer, les petits ports se succédant, entrecoupés parfois par une petite colline. Au hasard de l’une d’elle,nous apercevons, des moutons et des chèvres au bord de la route. Nous posons nos vélos un peu plus loin pour faire quelques photos. Au retour, nous apercevons un berger, son bâton à la main, venant vers nous .C’est un homme d’environ 70ans,souriant, qui transpire la sympathie. S’adressant à nous: » deutch? English ?….no french. Une conversation s’engage surtout avec les mains. Nous comprenons qu’il aime son pays et son métier et qu ‘il est heureux de nous voir ici. Puis, il sépare la moitié d’une orange qui lui reste en deux et nous la donne, nous sommant de déguster ce fruit des champs d’à côté. Nous nous exécutons avec plaisir. Quelques signes d’amitié et chacun reprend son chemin.

Il n’en faut pas plus pour donner du sens au voyage…..

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UNE JOURNEE A ATHENES

Le train qui relie Nafplio, dans le Péloponnèse, à Athènes nous semble le moyen de transport le mieux adapté pour cette journée. Les 150 km de trajet s’effectuent en 2h30, nous dit-on à l’office de tourisme.

Nous sommes le 24 novembre. A 7h30, nous nous installons confortablement dans un des deux wagons (en fait, c’est une micheline ; 1ère surprise de la journée), ravis de pouvoir assister au lever du soleil sur le paysage méditerranéen de si bon matin et de nous plonger dans un bon bouquin.

La micheline prend son élan et trouve sa vitesse de croisière qui est d’environ 60 à 70 km à l’heure. Ses amortisseurs semblent quelque peu endoloris. Nous traversons des champs d’orangers et des oliveraies. Il fait 6°C .

Première halte à la gare d’Argos située à une quinzaine de km. Elle est déserte. Le train reprend sa course. Nous apercevons des aciers de structure sur le dernier étage de nombreux bâtiments occupés mais non terminés (maisons, entreprises, garages, magasins, immeubles…) La fin des travaux aura lieu lorsque les propriétaires auront les finances nécessaires pour les achever et payer les taxes fiscales…

Les villages sont encore endormis. Le soleil se lève et éclaire timidement les monts qui sortent de la brume sur notre gauche. Le train serpente dans la plaine puis entre les flancs de la montagne.

Le temps s’écoule paisiblement, lentement au rythme de la machine dans ce paysage du sud de l’Europe. Un moment de douceur…

Deuxième halte à Corinthe mais cette fois la micheline ne repart pas ! (2ème surprise)

Toutes les personnes descendent. Nous les suivons et rejoignons le flot de voyageurs qui attend sur l’autre voie.

Un train arrive (un vrai, cette fois) et prend tout le monde à son bord en direction d’Athènes.

Peu après Corinthe, nous avons juste le temps d’entrevoir le canal qui relie le golfe de Corinthe au golfe saronique. Construit entre 1882 et 1893, il fait 6km de long et 23m de large. C’est un ouvrage très impressionnant (Cf. photo). Les bateaux, partant du Pirée (le plus grand port du pays) en direction de la mer Adriatique et vice-versa, n’ont plus besoin de faire le tour du Péloponnèse, ce qui raccourcit le trajet de 185 miles marins . ( à traduire en km ; réponse attendue, merci).

A l’approche de la capitale grecque, le train fait quelques arrêts. Nous cherchons la station la plus proche de notre lieu de visite : l’Acropole. Nous hésitons et laissons passer celle où la majorité des voyageurs descendent…Le train poursuit son chemin jusqu’au terminus : le Pirée (le port). Il ne nous reste plus qu’à retourner sur nos pas en métro.

En attendant sur le quai, un homme, avec une carrure impressionnante mais très avenant, a repéré notre langue d’origine qu’il connaît un peu ayant été chauffeur routier dans toute l’Europe. Il se plaît à nous raconter ses voyages durant ses 30 années de travail. Il fait un bout de chemin avec nous dans le métro quand, soudain, après une information en grecque bien sûr, la rame s’arrête (décidément, c’est une manie !) et tout le monde descend. Notre compagnon d’échanges qui devient alors notre guide, nous explique qu’il s’agit d’une nouvelle ligne de métro non encore terminée et que nous devons rejoindre des bus qui emmènent tous les voyageurs ( surpris comme nous) vers une autre station ; ce que nous faisons.

Après 20 à 30 minutes dans la ville, les bus déversent leur chargement auprès de la dite station et nous voilà repartis toujours en compagnie de notre protecteur jusqu’à ce que nous arrivions enfin à proximité de l’Acropole.

Il est 11h30, sans lui, nous serions peut-être encore « en train » d’errer dans les couloirs du métro ! (depuis le début, nous avons le sentiment d’être sous les auspices du dieu du voyage).

Après 1 page de voyage ou plutôt 4h de transport, il serait temps d’en arriver à l’essentiel de cette journée : la visite de l’Acropole.

La préhistoire et les différentes périodes qui suivirent ne passent pas inaperçues en ce lieu, tant les vestiges, protégés et mis en valeur, sont nombreux ainsi que dans tout le pays.

Le rocher de l’Acropole domine la capitale. Marchant sur les traces de l’histoire, nous tentons d’imaginer la vie dans tous ces lieux et monuments mais nous nous sentons très vite dépassés par les différentes civilisations qui se sont succédées avec toute leur richesse dans les domaines de l’architecture, de la sculpture, de la céramique, du théâtre…

Les vestiges des nombreux temples attestent de l’importance du culte des dieux et des déesses comme celui de Poros consacré à Athèna, la déesse de la cité. Le Parthénon, symbole de l’Athènes démocratique, fut construit entre 447 et 432 av. J-C. C’est un chef-d’œuvre dans le domaine de la sculpture.

Nous découvrons aussi les ruines de nombreux sanctuaires et celles de l’ancienne Agora qui était le centre politique et administratif de la cité ainsi que le lieu des activités sociales, commerciales et religieuses.

Nous avons été particulièrement impressionnés par tous les théâtres en pierre très bien conservés qui soulignent l’importance de la culture des civilisations passées. Parmi eux, le théâtre de Dionysos avec le dallage en marbre qui date de l’époque romaine ; l’Odéon d’Hérode Atticus (au IIe siècle après J-C) , sans oublier le théâtre d’Epidaure vu quelques jours auparavant (cf. Photo), un des lieux de culte les plus importants de l’antiquité dont celui d’Apollon.

Ce théâtre, qui serait du début du IIIe S av. J-C, est sans doute le mieux conservé de tous. Construit sur les pentes d’un mont, il pouvait accueillir plus de 12000 personnes. Il inspire le respect et l’humilité par sa taille, sa beauté et l’environnement dans lequel il se trouve. Quelle admiration devant les prouesses techniques réalisées sans doute au péril de nombreuses vies humaines. Et quelle acoustique au centre de la scène ! En la testant l’un après l’autre, nous avons pensé, bien sûr de nouveau, à la troupe du « Pansaye » de Joué l’Abbé qui serait bien inspirée de venir s’y produire pour le plus grand plaisir de tous et aussi pour notre plus grand bien. En effet, le rôle du théâtre antique à Epidaure s’intégrait dans un processus thérapeutique. Les représentations théâtrales contribuaient au divertissement – en grec « psychagogia » c’est-à-dire guérison de l’âme des visiteurs.

C’est sur ce clin d’œil que cette journée à Athènes se termine. Nous repartons pour 4h de voyage en direction de Nafplio, puis Drépano où notre roulotte nous attend.

RETOUR DANS LE PELOPONNESE

Nous finissons notre séjour à Olympia. Oui ,c’est là que les jeux olympiques sont nés et qu’ils ont vécus bien longtemps ( de 776 avant jc jusqu’en 392 après jc). Ils ont ainsi été pratiqués tous les quatre ans pendant 1169 ans Il y avait une éthique importante requise chez les participants qui venaient un mois avant les épreuve. On mesurait leur moralité et leur éthique. La durée des jeux étaient également une période de trêve guerrière.

A l’époque moderne ,les jeux ont été relancés par les grecs de 1859 à 1896,mais ceux qu’on appelle jes jeux olympiques modernes datent de 1896. C’ est une initiative du Baron Pierre de Coubertin dont on peut rappeler la devise: «  l’important aux jeux olympiques n’est pas de gagner, mais d’y prendre part ,car l’essentiel dans la vie n’est pas tant de conquérir que de bien lutter. »

Tous les 4 ans, lors des jeux olympiques, la flamme est ranimée par le soleil à Olympia.L’hôte de 86ans , qui nous accueille sur son camp,et qui nous rappelle physiquement P de Coubertin, nous dit que la flamme est plus blanche quand elle est ranimée par le soleil, surtout à Olympia. Nous trouvons par ailleurs que l’atmosphère d’Olympia conserve bien lorsque nous entendons cet homme énergique nous réciter en français un texte d’Enrico Mathias.

C’est ainsi que nous quittons la Grèce.

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A suivre une news sur les oliviers……….

2 Commentaires le la Grece en novembre

  1. Merci de nous faire partager ce périple, j’aime beaucoup les photos!

  2. Merci de nous avoir fait revivre ce recent voyage (croisiere sur un petit catamaran) autour des iles grecques et a l’Acropole

    Bonne poursuite et bonne fin d’année

    A+ JOEL

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