roumanie:pays de contrastes

LA ROUMANIE : PAYS DE CONTRASTES

Première surprise en entrant en Roumanie : la police des frontières nous contrôle. Ceux qui suivent le dossier, savent que nous venons de quitter l’es…..( voir news précédentes.)

Les quelques lectures de cartes nous avaient laissés entrevoir une journée tranquille et ensoleillée sur de petites routes de montagnes pour nous rendre à Sibiu où nous avions rendez vous en fin de journée.. Les surprises allaient être  nombreuses.

A peine entrés en Roumanie, nous traversons ORADEA, ancienne ville industrielle ; les installations vétustes, auxquelles s’ajoutent les nombreux tuyaux rouillés et cabossés du système de chauffage, donne une impression d’abandon.

La plus grande surprise est sur la route. En fait nous sommes sur un axe important, route nationale, avec une circulation incessante. Nous voilà partis au milieu de ce flot. Des voitures nous doublent en haut de cotes, d’autres coupent les lignes continues, nous nous retrouvons nez à nez avec un poids lourd. Nous croisons et doublons d’autres roulottes, tirées par des chevaux au galop, toute la famille au grand air. Nous traversons des villages non éclairés, des gens marchent sur le bord de la route. A deux reprises nous sommes arrêtés environ une heure par un accident.  Le deuxième, c’est un piéton renversé, mort, le corps encore sur la route, nous passons à coté, les gendarmes font la circulation. Nous voyons notre espérance de vie se réduire en un instant.

Partis à 10H , nous retrouvons ALIN à 21h (20H locale) à SIBIU. Nous sommes heureux de ce rendez vous pour nous aider à comprendre ce pays aux multiples facettes. Nous découvrons ensemble deux villes : SIBIU et BRASOV. Cette dernière est située dans les Carpates, superbe région de montagnes recouverte de forêts actuellement aux couleurs d’automne. La ville est résidentielle, avec station de sports d’hiver. Puis nous venons ensemble à PITESTI, ville industrielle où il vit et travaille.

26-musee d'histoire à pitesti (Small)

ALIN  ROMAN  est né en ROUMANIE, il y a 29ans. Sa maman est enseignante et son papa comptable. Il a fait les 12 ans d’école le conduisant à l’équivalent de notre baccalauréat. Puis dans le cadre d’échanges culturels  il a l’occasion de venir en France. Il y fait des études de gestion et de droit et reste 5 ans en France. Puis il a l’occasion de venir en Roumanie, pour créer et diriger une filiale d’une société française dont l’activité est le service en robotique, automatisme, informatique pour l’industrie. A ce titre, il expertise, conçoit, réalise et maintient des machines spéciales pour des entreprises industrielles.

Aujourd’hui, il ressent la double culture et se sent d’ailleurs plus près de la France, même si affectivement, son pays est la                 ROUMANIE .Ses copains pensaient que la France étaient un eldorado, il fallait leur expliquer que ce n’était pas facile d’y faire sa place.

Nous restons un peu plus d’une semaine chez ALIN . Nous avons l’occasion d’aller ensemble à une réunion organisée à l’ambassade de France en Roumanie sur la question de l’implication des entreprises dans le domaine social. Ce type d’initiative entre dans les actions de collaboration et de développement entre nos pays. Nous y voyons notamment le film PARADA, que nous vous recommandons vraiment. PARADA est une association créée à l’initiative d’un clown français : MILOUD »source :http://parada.france.free.fr » Pour sortir de la misère les enfants des rues de Bucarest, l’association les forme aux spectacles de rue. Très émouvant et près de la réalité.

La ROUMANIE a beaucoup souffert de 35ans de communisme et de son génie des Carpates (Ceausescu). Pris par la folie des grandeurs, il a détruit une partie conséquente du patrimoine architectural du pays. Cette longue période rend difficile l’entrée en économie de marché du pays.

Nous avons convenu, avec ALIN, de passer un weekend avec lui dans le village de sa famille : PATULELE, pour y découvrir un autre visage du pays. C’est une région pauvre de ROUMANIE.

Nous sommes chaleureusement accueillis par ses parents et sa grand-mère, qui vivent ensemble, comme ça se fait dans le pays. Chacun  joue son rôle .Ses 2 parents ont un travail à l’extérieur, mais comme la plupart de leurs voisins, ils ont une petite exploitation agricole, car les revenus sont modestes en Roumanie. Ils sont sans doute parmi les gens plus aisés du village.

PATULELE est une commune de 7000 habitants. Le centre du bourg est le croisement des deux routes principales, perpendiculaires, goudronnées. Les routes secondaires sont parallèles et en terre battue. Les maisons suivent les routes et sont au milieu de terrains, boisés en général, de 1000ou 2000m2.Des clôtures entourent chaque parcelle. Nous trouvons aussi 2écoles pour les 8 premières classes de niveau (jusqu’à 14ans), deux églises orthodoxes, la salle des fêtes, un terrain de foot et un terrain de tennis. Les commerces sont assez discrets : bars, alimentation générale, station service. En fait on n’y achète que les produits de base (huile, sucre…)

En effet tout le monde fait son potager, très garni  en légumes divers. Mais de plus, chacun possède à l’extérieur du bourg, sa parcelle de terre de 2 à 5 hectares environ. Toutes ces parcelles avaient été regroupées à la période communiste pour faire les exploitations d’état où chacun avait son emploi .A la fin de cette période, partant des actes notariés, les anciens propriétaires ont repris leurs terres. Sur les terres on y cultive du blé pour ses propres besoins et les volailles, du mais pour le cochon de Noël, entre autre. Chaque famille possède son tracteur et son matériel ainsi qu’une voiture, ou, bien souvent la charrette et le cheval qui servent aussi bien pour les travaux des champs que pour les déplacements. IL doit y avoir environ 1500 petites exploitations sur la commune.

Nous pensons que c’est une caractéristique du pays, ces multiples petites exploitations agricoles. D’ailleurs à la campagne, nous ne voyons pas de bâtiments d’exploitation, mais sur de grands espaces nous voyons une multitude de petites parcelles, cultivées ou non. C’est ce que nous avons vu dans les régions où nous sommes passés

La vie dans le village donne l’impression d’être à la campagne avec une activité qui grouille un peu partout. Chacun gère sa petite exploitation. Nous avons remarqué également beaucoup d’échange et d’entraide entre les voisins. Pendant le weekend end nous avons aussi assisté à la réparation à cœur ouvert du tracteur familial par Mr Roman, opération qui semble banale.

Il n’y a pas de chômage, tout le monde travaille. Les gens sont très modestes, notamment ceux qui n’ont pas d’autres ressources que l’exploitation. Certains n’ont pas de compte en banque pour les quelques centaines de leu (4 leu=1 euro environ) qui passeront dans leurs mains au cours d’une année.Les personnes âgées ont également très peu de ressources.

31-circulation intense à patulele (Small)

Le sol des maisons est souvent en terre battue.  Le chauffage est assuré par des poêles à bois en terre cuite, répartis dans plusieurs pièces. Parfois, il n’y a pas toujours l’eau à la maison. Les sanitaires sont souvent sommaires, semble t’il.

Dans le village il y a peu de loisirs : foot pour les jeunes, discussions entre voisins assis sur les bancs devant les maisons le long de la route. Puis la télé, souvent avec parabole, qui tient sa place.

Nous avons également eu le bonheur d’aller au marché hebdomadaire dont vous trouverez quelques photos CI -jointes. Il y avait sans doute plus de 1 000 villageois.

Remarque : Un des problèmes de notre société est la pollution due aux transports  des marchandises qui font beaucoup  de kilomètres avant d’arriver chez le consommateur. A PATULELE, les marchandises sont consommées sur place. Au moment d’imposer notre modèle standard de développement, en déplaçant tout le monde vers les villes, je crois que nous devrions y penser, il y a certainement  un enseignement à tirer.

Encore une chose avant de quitter ALIN ; il nous a fait rencontrer deux jeunes français en contrat V I E (volontaire international en entreprise) « source :http://www.ubifrance.fr /formule-vie.html »dans des entreprises industrielles. Ce sont des contrats de 6 à 24 mois en entreprise (ou administration : V I A). Ce qui permet de démarrer sa vie professionnelle par une bonne expérience tout en permettant les échanges divers.

Notons au passage que des entreprises françaises ont largement développé leurs activités dans les pays où la main d’œuvre est bon marché. A titre d’exemple, Renault emploie en Roumanie environ 17000 salariés. Ses sous traitants ont suivi le mouvement.

Ainsi s’achève notre semaine, nous remercions ALIN pour son accueil et sa disponibilité ainsi que ses parents pour leur gentillesse et leur sens de l’hospitalité. Nous finissons notre séjour roumain, par la capitale BUCAREST.

En partant, nous faisons quelques courses chez Carrefour de  Pitesti ; il est plus beau que celui du mans, bien agencé , très achalandé. En un instant, on se retrouve à la maison.

Bucarest,  2 500 000 d’habitants, est une grande capitale européenne. Nous découvrons un habitat collectif très dense, pour beaucoup, de l’époque communiste. Les voitures sont également très nombreuses, avec des conducteurs qui manquent parfois de discipline dans leur conduite ou leur stationnement.

En nous dirigeant vers le centre ville, nous ne pouvons pas éviter le palais du peuple, grand projet de Ceausescu, bâtiment encore à peine achevé de 45 000m2, qui abrite aujourd’hui le parlement.

Comme nous l’avons souvent fait dans les grandes villes, nous allons vers le centre historique. Nous rencontrons un grand chantier. La ville a conservé un beau potentiel qui ne demande qu’a être mis en valeur. Certains bâtiments manquent d’entretien, d’autres ont été démolis ou partiellement dévastés. C’est en cours, c’est commencé un peu partout. Là encore l’Europe va certainement aider dans la poursuite de ces travaux, qui demanderont quelques années de persévérance pour être menés à bien. Nous prenons date.

Nous passons notre dernière nuit roumaine sur un parking du centre ville en toute quiétude, comme à Carrefour, un peu chez nous. Nous nous sommes familiarisés avec ce pays, beaucoup grâce à ALIN . Nous avons découvert le sens de l’accueil des gens de ce pays, pour lesquels tout est toujours possible, parfois avec approximation. Nous voyons encore les stigmates de 35ans de dictature. Le pays a tout juste 2ans d’Europe, c’est très peu. Mais tout ne viendra pas de l’Europe. Le développement demandera sans doute de l’exigence et de la discipline. D’un autre côté, on aimerait que le développement ne se fasse pas au détriment de la personnalité spécifique des gens de ce pays qui ont beaucoup à nous apporter.

4 Commentaires le roumanie:pays de contrastes

  1. BRUNEAU JOEL // 26 octobre 2009 á 10 h 40 min //

    Bonjour a vous deux

    Heureux de savoir que vous avez passé sans encombre ces dangers des routes !!

    Pas de radars ni de policiers ou pas de règlementation !

    Comment aviez vous connu ALIN ?

    Bonne poursuite

    Amitiés JOEL

    • nous avons connu ALIN il y a près de 8ans quand il étudiait en FRANCE, par des relations amicales. Nous avions, à l’époque, participé ,à sa demande avec l’entreprise à une aide pour la création d’un centre culturel dans le village de PATULELE.

  2. girandier andre // 23 octobre 2009 á 18 h 06 min //

    Merci pour les nouvelles de Roumanie qui semble être un pays bien sympathique. Mais en pensant à ce pays,je ne peux m’empêcher de penser tout de suite à deux personnages de ce pays, Dracula et Ceaucescou…L’histoire de Dracula continue…un descendant de Bram Stoker, l’auteur irlandais vient de sortir une suite de cette histoire de sang et de vampires…un film va suivre bientôt..on peut visiter le château de Bran dit chateau de Dracula, on peut même visiter la maison de naissance de Dracula à Sighisoara…on aime ce qui fait peur…et je préfère que ce soit cette histoire qui continue…mais, j’espère bien que l’autre est terminée pour ce peuple ci proche de nous…

    • suite commentaire andré: nous sommes effectivement allés visités la maison de vlad tepes à BRAN et qui donna naissance à la légende de dracula. Nous avons remis à la fin quelques photos de cette maison reprise en main par ses descendants récemment. La légende arrange sans doute beaucoup de monde . L’histoire de cet homme est sans doute très loin de la légende.
      Concernant ceaucescu, nous avons abordé la question ici en Roumanie. evidemment maintenant le peuple roumain pense surtout à l’avenir. Il est incontestable que le pays a beaucoup souffert de cette période qui dura 35ans. Il existe des traces importantes ,notamment sur le plan des batiments. Beaucoup de batiments de qualité ont été détruits dans les villes. les parents d’alin nous ont dit que les villages avaient été moins touchés par cette politique. Le plus grand dégat est sans doute humain. à la sortie de la période communiste, en ROUMANIE ,beaucoup de personnes sont repartis vivre à la campagne dans les villages ,tellement ils avaient soufferts en ville. Le pays a sans doute besoin de leaders charismatiques, pour redonner confiance à la population dans le développement .
      Peut ètre , ALIN, si tu le veux peux tu nous donner ton avis à ce sujet?

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