Venise: les pieds dans l’eau

Venise: les pieds dans l’eau

En Grèce,nous étions au plus méridional de l’Europe. Nous avons rendez vous avec l’Allemagne en janvier. Le temps se couvre, les températures baissent. Le prochain camp ouvert à cette saison est au nord de la Croatie.

Nous décidons de modifier légèrement notre itinéraire car à cette saison, le passage par l’Albanie, la Macédoine, le Monténégro et la Bosnie nous paraît un peu compliqué avec notre roulotte qui a perdu un peu de son autonomie (chauffage insuffisant et problème d’eau par très grand froid). Nous aimerions visiter tous ces pays qui rejoindrons l’Europe . Il faudra y revenir. Nous prenons donc le bateau à Patra, port au nord du Péloponnèse, pour rejoindre Ancona en Italie. Nous embarquons le 7 décembre pour un voyage de 21 heures. Le plus gros des bateaux qui fait cet itinéraire peut embarquer 1500 passagers, 150 poids lourds et les voitures des touristes.

Ce morceau de voyage nous plait bien et pourtant nous ressentons un peu d’amertume d’aller aussi vite entre deux pays. Avec la roulotte nous sommes heureux d’approcher doucement la frontière d’un nouveau pays,une sorte d’excitation d’arriver chez d’autres gens.

Il nous faut laisser la roulotte et les chevaux dans la cale du bateau. On ne peut pas y accéder durant la traversée, les portes sont bloquées pour cause de sécurité incendie. Nous avons une cabine pour la nuit. Ce sont de petites chambres sans balcon dont les fenêtres ne s’ouvrent pas . Nous réalisons que nous ne pouvons pas avoir de vis à vis. Quelle liberté!!!!

A l’occasion des repas, en voyant tous les chauffeurs de poids lourds à bord , nous repensons à notre rencontre d’Athènes, cet ancien chauffeur nous racontait cette traversée fréquente. Nous sentions qu’il nous en parlait avec nostalgie. Dans le bateau nous voyons bien que ces hommes se rencontrent régulièrement suivant le hasard de leurs itinéraires. Une vraie communauté.

Sur le plan écologique, cette option de transport est très bénéfique. Elle permet en rejoignant directement la Grèce à l’Italie, une économie d’environ 1000KM . Le bateau fait une traversée par jour et peut emmener 150 camions. Si un camion consomme 30litres pour 100 KM, l’ économie par camion est de 300 litres . Cela représente pour l’ensemble une économie 45000litres chaque jour sur les ressources de la planète,pour ce bateau.

Et nous voilà à Ancone en Italie. Nous optons pour un grand classique: Venise.

nous arrêtons les chevaux aux portes de la lagune ,où passe le bus chaque jour.

En dehors du fait que Venise soit une ville musée , deux choses nous intriguent:

      • l’administration de la ville pendant 1000 ans par les doges.

      • La présence de l’eau .

      • Devenir une ville musée se traduit par des prix très élevés de l’immobilier. Ce point est confirmé par notre gondolier. Il est né à Venise , mais maintenant , vit à 20km . Les prix sont trop élevés. Pour nous Venise n’est pas triste!!!comme le dit la chanson),pour notre gondolier non plus,il semble très heureux de son activité. Très sérieux et bien droit,il nous dit: je « gondole » depuis 45ans ( allez comprendre!..).

        Pour ce qui des doges ,nous décidons de retourner visiter leur prestigieux palais. Ce palais est remarquable,mais il ne nous apprend pas beaucoup sur le fonctionnement de l’institution. Elle remonte à une époque où Venise était prospère par le commerce . La cité a connu une longue période de stabilité.

        la république de Venise s’étend de 697 à 1797. L’élection du doge était compliquée, de nombreuses procédures servaient à éviter les fraudes .Son pouvoir était limité et il avait des contraintes importantes. Autour de lui toute une organisation avec diverses assemblées administrait la république. L’administration se voulait rigoureuse et démocratique mais, finalement, le peuple n’avait plus la possibilité de contrôle. Nous avons du mal à nous faire un avis éclairé sur la qualité de cette administration.

        Concernant la question de l’eau. Vous avez sans doute vu des reportages sur le fait qu’une partie de la ville est inondée régulièrement , avec tous les dégâts que cela provoque. Des travaux sont réalisés pour limiter ce phénomène. Venise fait partie des nombreux endroits concernés par la remontée des eaux liée au réchauffement climatique. Nous avons vu en Europe, beaucoup d’autres lieux où ce risque existe.

        Beaucoup de construction de la ville sont réalisées sur des forêts de pieux,enfoncés dans le sol, servant d’assise aux bâtiments. D’ailleurs en se promenant dans la ville on voit encore un peu partout des pieux pour différents usages. Par ailleurs, nous voyons de nombreux travaux de renforcement de berges, de restauration de façades.

        Imaginez être propriétaire d’ une maison à Venise. Le bas des mûrs de la maison est endommagé,comme ça arrive souvent . Vous souhaitez faire des travaux de rénovation. Vous demandez un devis à votre maçon du Mans. Celui ci évalue les matériaux , le temps qu’il doit passer, puis il fait la mise à prix et vous envoie le devis que vous acceptez. Et alors quasi instantanément , il boit «  la tasse «  (dépôt de bilan). Pourquoi? Parce qu’à Venise, avant de commencer les travaux en bas du mur,il faut vider la rue,non pas de ses voitures mais de son eau .c’est à dire qu’à chaque bout de la rue , il faut boucher avec une sorte de digue, puis pomper toute l’eau de la rue( au minimum 1 millions de litres).

      • GRAND CANAL [640x480]

        Ça ne s’improvise pas d’être maçon à Venise :on fait les livraisons en bateau, souvent on travaille dans le bateau…..

  • Évidemment, il n’y a pas de voitures dans Venise, elles sont remplacées par les bateaux. C’est agréable de tester une ville sans voiture en avant première de ce qui nous attend l’an prochain partout dans le monde( c’est une fuite de Copenhague!!) Il ne peut même pas y avoir de vélos, car les petits ponts qui franchissent les canaux sont surélevés avec des marches pour permettre la navigation.

    On peut faire le voyage en train depuis Le Mans,( même de nuit avec couchettes) et arriver directement dans la gare de la ville.

Ce matin il fait deux degrés , nous partons vers TRIESTE, grande ville italienne. Nous traversons le sud de la plaine de PÔ, paysage agréable , mais un peu ennuyeux. Puis tournant la tête vers la gauche, en toile de fond , le Mont blanc. Ce toit de l’Europe, s’impose à nous ,majestueux, imposant le respect par sa seule présence.

P1040006 (Small) sur le toit de l’Europe  07 2008

Notre visite dans Trieste, ressemble à une marche au pôle nord. Nous allons devoir nous préparer à la remontée de l’Europe. Nous trouvons que ça commence un peu bas.

Dernières observations avant de quitter l’Italie. Nous trouvons que, même en cette période de l’année , il y a beaucoup de roulottes en Italie. Enfin, les italiens et italiennes sont à la hauteur dans leur qualité d’accueil. C’est ce que nous nous disons en pensant à René et Dominique , quand ils nous parlent de ce pays.

3 Commentaires le Venise: les pieds dans l’eau

  1. J’ai une lueur d’espoir en ce matin du 27 déçembre, en lisant votre article.. Mais j’ai du mal à y croire..Concernant la fuite de Copenhague.
    Plus de voiture en 2011?
    Si la réponse est oui, je deviens agricultrice, et je fais l’acquisition d’une roulotte avec des chevaux, des vrais qui broutent!

    Jane

    ps : mais qui a donc bien pu avoir l’audace de braver le toit de l’Europe en ce mois de juillet 2007? Il reste donc des aventuriers des temps modernes…

  2. bonjour Geneviève et Daniel

    c’est avec plaisir que nous vous suivons à travers vos différentes étapes et on ne peut que vous remercier de transmettre régulièrement ces montagnes d’informations qui nous permettent d’appréhender un peu tous ces pays que nous sommes loin de connaitre.

    c’est votre passage à VENISE qui a été un déclic pour vous envoyer ce mail : nous y avons été tant de fois avec aussi l’espoir d’y retourner mais nous savons aussi que cet hiver aura été redoutable par ces montées des eaux : nous avions connu un petit 50 cm la dernière fois mais nous avions pris cela avec le sourire car c’était plutot drôle de se déchausser pour marcher pieds nus…….. ce qui n’est pas du tout la même chose quand il y a 140 cm.

    merci aussi pour vos conseils diététiques : en cette fin d’année ce n’est pas superflu. A ce propos, la nourriture française ne vous manque pas trop ?

    cela fait déjà 5 mois que vous êtes partis : alors pas trop de nostalgie ? même si on se doute bien que vous n’avez pas le temps de vous ennuyer.

    une petite question : vous étiez partis en camping car il me semble alors que faites vous avec vos chevaux ? à moins que j’ai loupé un épisode entre la transformation de votre camping car en roulotte…….

    on vous souhaite de bien finir cette année et bien sur de bien commencer la suivante, alors tous nos voeux pour vos prochaines étapes
    et à l’année prochaine

    bises à vous deux

    chantal
    alain se joint à moi

    • pour faire suite à votre commentaire,nous pensions bien que quelques adeptes de Venise réagiraient lors de notre passage.,il n’y avait pas d’eau sur les rues à ce moment là. Nous n’avons pas de nostalgie du voyageur ,peut être parce que nous avons des contacts avec nos familles dont nos enfants et petits enfants.Mais de plus nous vivons bien ce voyage avec les contraintes et les plaisirs, nous avons trouvé un équilibre ,et il nous apporte beaucoup. je crois que nous ferons une fiche sur ce sujet des joies de la vie nomade. en ce qui concerne la roulotte ,nous avions fait une note sur ce sujet, c’est le nom que nous avons donné à notre boxer. avec le temps , nous sommes si proche de lui qu’on finit par avoir de l’affection( c’est peut etre un peu beaucoup) et qu’on emploie des termes familiers pour en parler . mais rassure toi , les chevaux du boxer ne broutent pas encore.
      à bientot

Les commentaires sont fermés.